L'argent des gens du voyage

 

     Dans les rencontres que nous organisons entre gadjés (non voyageurs) et gens du voyage une des questions le plus souvent posée concerne les revenus de ces gens en perpétuel déplacement.

     La question est parfois ingénue (nous avons tant de peine à boucler nos fins de mois!); elle est aussi chez certains, plombèe d'un soupçon de parasitisme voire de trafics illégaux.

     une étude objective des situations de famille me permet d'apporter quelques éclairrages à ce sujet.

 

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     Disons le clairement, pour l'essentiel, les ressources des gens du voyage proviennent de deux sources majeures : le travail et les allocations familiales.

 

                                                   Le travail

 

     Rien qu'en Haute-Savoie, ils sont des centaines à quitter leurs caravanes dès 6 heures du matin pour rejoindre les marchés locaux où ils tiennent divers commerces, bon nombre aujourd'hui encore à rempailler les chaises et assurer les articles de literies, des centaines à récupérer les métaux et autres encombrants,  d'autre pour déposer des publicités dans les boites aux lettres, des centaines à se répandre dans les champs pour la cueillette et l'empaquetage des fruits et légumes, sans oublier les vendanges

 

     Leur itinérance fait partie de ce travail : l'hiver nombre d'entre eux descendent dans le midi pour la taille des vignes, au printemps ils assurent la récolte des fruits et des primeurs, en mars ce sont les jonquilles, en mai le muguet, à l'automne ce sont les vendanges puis les chrysanthèmes ! .   

     Sait-on que la majeure partie du raisin destiné au champagne est récolté par les voyageurs ? et ce sans compter leur participation aux  80 000 entreprises foraines et aux 550 cirque de France : D'authentiques intermittents du spectacle s'il en est.

     Ce qui n'empêche pas que comme pour tout Français, certains recherchent un petit plus dans quelques boulots de complaisance, ( élagage, jardinage, bricolage à la voiture d'un ami....) réglés de la main à la main: que celui qui n'en a jamais fait autant lui jette la première pierre !

 

     Avec ce type de débrouillardises de pauvres nous sommes loin de l'économie paralléle que le fisc fustige à juste titre, à plus forte raison des corruptions diverses que souligne quotidiennement la presse et qui  sont le fait de gens plus riches et mieux placés que nous.

     IL est d'ailleurs curieux que le code du travail ne mentionne et ne s'intéresse aux gens du voyage que dans la section (pénalités).

     Comme nombre d'autre  Français (plus de 15 millions) d'autre gens du voyage, surtout des jeunes, galérent dans le chômage; nombre d'entre eux touchent le RSA, d'autre suivent des formations, tandis que quelque-uns tentent de tout cour-circuiter en versant dans la délinquance de (rattrapage).

     Il ne faudrait quand même pas que la situation difficile voir les dérives de quelques uns masquent la réalité la plus commune de milliers de travailleurs-gens-du-voyage!

 

                                         Les allocations familiales.

 

     Au rendement financier des hommes s'ajoute celui des mères de famille ; les mamans restent la pluspart du temps au foyer avec 4,5,6 enfants dont elles s'occupent sans passer ni par des nourrices des centres sociaux ni par les centres de loisirs ou les maternelles.

     Elles prennent tout à leur compte même le soindes plus âgés de la famille dont elles ne se déchargent pas au prés des services hospitaliers.

     A vrai dire leurs allocations familialis sont bien méritées ; ellles compensent maigrement tout ce qui est accordé aux citadins en termes de services sociaux notamment sanitaires et éducatifs, d'études secondaires ou universitaires,de centre de loisir, d'accompagnement du troisiéme âge et autre.

    Ces revenus duremement gagnés sont gérés à l'économiie : pas de nourritures de luxe ou de repas aux restaurants : la cuisine familliale suffit àtout.

     Pas de dépenses d'ameublement ou de divers gagets qui encommbrent les maisons des sédentaire.

     Pas plus que dans les cabines de marins le superflu nest acceptable quand on n'à que quelques métres crrés d'habitat-caravane !

     Pas de lourdes factures d'éléctricité : dans les caravane l'éclairage est parcimonieux.

     La dépense, le grand (luxe) c'est l'indispensable caravane attelé à une voiture suffisamment puissante pour tracter la caravane par tout chemin.

     La caravane n'est pas celle du loisir ou des vacances mais la caravane habitat de toute la famille, la caravane outil de travail et de l'itinérance.

     pour se la procurer, les gens du voyage mettent toutes leur  économies; ils les complètent de ruineux crédits usuraire (19à25%), les banques refusant les taux habituels aux demandeurs sans domicile fixe !

     Autre tendance, encore peu perceptibl: certains économisent pour s'acheter un pied à terre, un terrain où stationner en famille, mais on sait combien le prix des terrains s'envolent et que la résistance à leur implantation n'a pas encore baissé la garde.

 

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     Bref, les gens du voyage sont à mettre dans la catégorie des gagne petits; les placer dans la légende dorée du grand luxe, du parasitage, ou de filouterie à grande échelle: c'est tomber dans des stéréotypes qui alimentent aujourd'hui encore l'imaginaire d'un grand nombre de sédentaires.

     Répétons le une fois encore: l'argent des gens du voyage est durement gagné; s'il en fallait une preuve, rappelons que la durée de vie des gens du voyage n'excéde, pas en moyenne 58 ans.

     Les coûts de la (retraite) des survivants n'obérent vraiment pas les comptes de  la caisse vieillesse!

 

                                    Alain FAYARD