Newsletter

Enjeux

La loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure n° 2.

Ce texte très controversé suscite de nombreux débats. De l’Internet à l’habitation en passant par les professionnels de la sécurité elle concerne de multiples domaines.

Dans chacun de ces secteurs s’élèvent de rudes controverses plus ou moins relayées par les médias. Introduit après les polémiques de l’été sur les campements illicites l’Article 32 ter A fait partie de ceux qui soulèvent le plus de débats car il touche au domaine ultra sensible du logement et donne lieu aux mobilisations les plus spectaculaires.

Echos des mobilisations: les nouveaux travellers sortent des camions

«Pour la première fois, des «travellers», manifestent!», signale, le 13 décembre un correspondant des Dépêches tsiganes à Toulouse.

Loin d’être anecdotique cette information indique l’émotion que suscite cette loi dans des milieux peu habitués à manifester.

Travailleurs saisonniers, précaires n’ayant pas d’autres habitations que leurs camions, adeptes par choix d’une nouvelle manière vivre et de travailler, les nouveaux travellers n’ont généralement pas de liens avec les familles de gens du voyage.

Mais comme ces derniers, ils habitent dans leurs véhicules habitables pendant des périodes plus ou moins longues sur des terrains privés et craignent de tomber sous le coup de la loi. Ils ne sont pas rassurés par les propos du député UMP Eric Ciotti cité par Rue 89, le 12 décembre dernier. «Ce texte»… n’est applicable qu’aux installations illicites en vue d’y établir des habitations. L’utilisation du verbe établir implique que cette disposition ne puisse s’appliquer qu’à des résidences durables et non à des résidences mobiles, sauf si elles ont été transformées dans le but d’établir un habitat sédentaire».

En rejoignant les manifestations appelées dans toute la France par une cinquantaine d’associations extrêmement diverses regroupant des mal logés une partie des organisations de gens du Voyage et de Roms migrants aux côtés de syndicats et de partis d’oppositions, les «nouveaux travellers» ajoutent une nouvelle catégorie de mécontents. Les techniques utilisées par les organisateurs: actions locales dispersées à travers tout le territoire appelées par Internet et par SMS contribuent à l’élargissement des publics mobilisés.

A l’heure où nous écrivons il n’est pas possible d’évaluer ni l’ampleur, ni les conséquences de ce mouvement.